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Histoire de la franc-maçonnerie

La franc-maçonnerie prend  naissance dans les Iles britanniques entre les XVIIème et XVIIIèmesiècles. Elle s’exporte très rapidement sur le continent européen et se répand  en Europe, puis dans les empires coloniaux des puissances occidentales, notamment en Afrique.

 

La franc-maçonnerie est une institution initiatique qui utilise le symbole comme instrument de réflexion et de transmission dont l’objet vise à autoriser une évolution intellectuelle, spirituelle et morale de ses membres.

 

Elle est aussi un espace de sociabilité et d'échanges qui permettent d’alimenter la société. Ses membres sont enclins à s'impliquer  souvent dans la société par des actions philanthropiques, éducatives ou politiques. Elle a traversé les xixe et xxe siècles en marquant sous diverses formes la vie de la cité et des sociétés en général.

 

Les bâtisseurs de cathédrales : point d’origine  de la franc-maçonnerie

Au Moyen Age, les métiers étaient groupés en corporations. L’une d’entre elles était celle des bâtisseurs de cathédrales qui ont commis des ouvrages mémorables à l’exemple des cathédrales de Chartres, Reims, Rouen, etc. en France.  Ce sont ces maçons bâtisseurs qui sont à l’origine de la franc-maçonnerie moderne. Ils se réunissaient dans des espaces appelés « loges » qui étaient des lieux d’échanges de secrets de construction et de formation.

 

Des bâtisseurs de cathédrales à la franc-maçonnerie moderne

La première loge des bâtisseurs de cathédrales est mentionnée sur le chantier de Magdebourg en 1215. En 1268, à Paris, le prévôt des marchands consigne les usages des «maçons, tailleurs de pierre, plâtriers et mortelliers ».

 

En 1376, à Londres, la guilde des maçons affirme rassembler des freemasons, donc des maçons libres. Ils reçoivent ce qualificatif de « libres » parce qu’ils peuvent  aller de chantier en chantier et surtout, qu’ils sont libres de toute servitude.

 

Au fil du temps, la profession s’organise. Outre-Manche, il est établi les « Droits et devoirs moraux et professionnels »des maçons. Ces dispositions sont rappelées à chacune de leurs rencontres qui commencent par la récitation d’une prière, un éloge de la géométrie et des arts libéraux et une histoire fabuleuse du métier.

 

Puis, on va assister à un chassé-croisé entre les nobles et seigneurs et les maçons bâtisseurs. En effet,  attirés par ces artistes faisant montre d’un talent et d’une grande maitrise qui leur permettent d’élever vers le ciel les merveilles de l’architecture, les premiers invitent les seconds à leur table. A leur tour, les seconds les reçoivent (on peut dire, les acceptent) dans leurs assemblées. De tels échanges sont attestés dans les Old Charges (documents décrivant les devoirs) par la présence d’un propriétaire foncier, John Boswell, le 8 juin 1600, de l’alchimiste Elias Ashmole et du colonel Henry, le 16 octobre 1646.

 

 

 

 

La cathédrale de Strasbourg constitue le dernier grand chantier des cathédrales gothiques. En leur lieu et place, les bâtisseurs se tournent vers l’esthétique profane, la construction des palais.

 

L’évolution des techniques met à mal la confrérie et finit par la faire disparaitre. La pratique de l’acceptation des nobles et seigneurs va s’avérer payante car elle va permettre de suppléer la construction d’ouvrage matériel en une autre construction ; celle-ci, intellectuelle.   Quatre loges de Londres, déjà majoritairement composées d’acceptés, s’unissent le 24 juin 1717et fondent  la franc-maçonnerie moderne qui est l’adjonction des maçons de théorie aux maçons de pratique, l’union étroite de la maçonnerie spéculative à la maçonnerie opérative.

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La franc-maçonnerie moderne

Les loges constituées en 1717 en Angleterre vont étendre leur action en Irlande ainsi que dans différents pays d’Europe, d’Amérique, d’Afrique et d’Asie. Le premier Grand Maître s’appelait Antony Sayer, Georges Payne lui succéda, puis en 1719, Jean Théophile Desaguliers.

 

L’implantation en France

La franc-maçonnerie s’implante en France vers 1730. Si la première loge française, dite loge de Saint Thomas, est incontestablement d’origine anglaise et jacobite, on observe très rapidement une coexistence de deux maçonneries sur le sol français : l’une d’inspiration catholique, « gallicane », l’autre d‘inspiration protestante,  respectueuse de la religion et tolérante. Avec à sa tête comme grand maitre  le duc d’Antin (de 1738 à 1743), c’est la seconde inspiration qui l’emporte.

 

L’activité maçonnique va connaitre un large mouvement. Vers 1740, on dénombre déjà  24 loges qui passent à 50 vers 1743 et 230 vers 1770. Aucune ville de moyenne importance n’échappe à ce mouvement. A la révolution française, la France possède environ 1.000 loges regroupées dans une fédération dénommée « Grande Loge » et compte près de 30.000 maçons.

 

En 1771, à la suite du décès du grand maitre le duc de Clermont, successeur du duc d’Antin, la Grande Loge est traversée par une crise  pour des raisons diverses. Elle sera surmontée par la décision de création d’une organisation nouvelle prise par l’assemblée des loges, le 24 décembre 1771.  Ce jour-là, l’assemblée des loges déclare la fin de l’existence de la Grande Loge qui prend une nouvelle dénomination : le Grand Orient De France. Le 24 juin 1773, le Grand Orient De  France est solennellement installé.

 

A l’assemblée générale de 1877, sous la grande maitrise de Arthur Groussier, les francs-maçons du Grand Orient De France, refusant tout dogmatisme déclarent caduque l’obligation de la croyance en Dieu comme critère d’admission à la franc-maçonnerie ; laissant cette croyance à l’appréciation individuelle de chacun de ses membres. Avec cette décision, la franc-maçonnerie se donne la vocation de rassembler des hommes de toute confession (catholiques, protestants, juifs et même musulmans), appartenant à tous ordres de la société et de dresser le cadre d’une sociabilité démocratique dont le monde moderne a besoin.

 

Au fil des années, la franc-maçonnerie française s’est fortement diversifiée. D’autres obédiences maçonniques ont vu le jour, à l’exemple de : 

 

· La Grande Loge de France ;

· L’Ordre Maçonnique Mixte International Le Droit Humain, une obédience mixte ;

· La Grande Loge Nationale Française ;

· La Grande Loge Féminine de France ;

· La Grande Loge Mixte Universelle ;

· La Grande Loge Symbolique et traditionnelle Opéra ;

· La Grande Loge de Memphis Misraïm ;

· Etc.

 

Au total, la franc-maçonnerie française compte près de 200.000 membres répartis dans une quarantaine d’obédiences qui comportent elles-mêmes près de 7.000 loges.

 

 La franc-maçonnerie dans le monde

La franc-maçonnerie est présente dans tous les continents, avec cependant une prédominance en Amérique et en Europe.

 

Deux grandes orientations structurent la franc-maçonnerie selon le critère de la croyance en Dieu :

 

· L’orientation anglo-saxonne, désignée à tort de franc-maçonnerie régulière. Elle a deux spécificités incontournables : la croyance en Dieu et l’interdiction de réception et de fréquentation des femmes.

· L’orientation libérale, dite également adogmatique. Cette branche de la franc-maçonnerie n’exige pas la croyance en Dieu pour y être admis, arguant du fait qu’elle relève de l’appréciation individuelle des membres. Certaines des obédiences appartenant à cette orientation reçoivent des femmes en leur sein.

 

 

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Les femmes en franc-maçonnerie

Pendant longtemps les femmes étaient exclues du mouvement maçonnique, même si on rapporte l’initiation d’une Irlandaise, Elisabeth Aldworth vers 1712.  Mais, si cette admission est avérée, elle demeure exceptionnelle, une espèce d’accident de l’histoire, puisque la règle voulait qu’aucune femme ne soit reçue en franc-maçonnerie. Cette règle n’a plus cours de nos jours : les femmes sont bien présentes en maçonnerie, mais, après un long et lent processus.

 

L'admission des femmes en franc-maçonnerie est en effet progressive. Elle débute par l’instauration de « loges d’adoption » selon une initiative du Grand Orient De France. Au cours de sa 8ème assemblée générale de 1774, le Grand Orient De France décide de créer des « loges des dames » placées sous tutelle d’une loge masculine dont elle n’est finalement qu’un appendice. C’est la loge masculine qui garantit la régularité de la loge d’adoption qui apparait somme toute comme une loge de classe inférieure.  Cette tutelle n’a cependant pas contrarié la maçonnerie d'adoption qui connait un développement à travers l’Europe.

 

Il faudra attendre l’année 1882 pour véritablement parler de femme franc-maçon. En effet,  le 14 janvier 1882, une femme est admise en France  en tant que franc-maçonne au sens strict. Il s’agit de  Maria Deraismes. Son admission ouvre la voie de la maçonnerie mixte avec la création de la première obédience mixte en France à la fin du xixe  siècle (Le Droit Humain) et plus tard, celle de la maçonnerie féminine (la Grande Loge Féminine de France).  Les femmes disposent ainsi de la faculté de participer aux réunions maçonniques dans des obédiences maçonniques mixtes ou exclusivement féminines.

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La franc-maçonnerie en Afrique

L’introduction de la franc-maçonnerie en Afrique est l’œuvre des grandes obédiences françaises, en particulier le Grand Orient De France et la Grande Loge de France. Elle est effectuée depuis la fin du 18èmesiècle en Afrique noire et dans l’Océan Indien.

 

Mais, cette installation de loges maçonniques n’était pas chose aisée, car, souvent contrariée par les luttes qui opposaient en métropole la franc-maçonnerie et l’église catholique. Ainsi, la franc-maçonnerie pouvait connaitre des périodes fastes lorsque  la colonie était gouvernée par un gouverneur franc-maçon ou proche des idéaux maçonniques. L’activité maçonnique était en revanche prohibée lorsqu’il advenait que le gouverneur se situait dans la proximité de l’église catholique. Ce fait récurrent est observé dans toutes les colonies d’Afrique noire.

 

L’implantation des premières loges en Afrique

La  création de la première loge en Afrique, à Saint Louis  au Sénégal avait été décidée le 15 mars 1779, mais, son ouverture ne sera effective que le 9 juillet 1781.  Elle était composée de militaires, fonctionnaires, commerçants liés ou non aux grandes compagnies concessionnaires coloniales (dont la Compagnie du Sénégal) et quelques artisans. Sa durée de vie n’aura été que de six ans, puisqu’elle est obligée d’arrêter ses activités en 1787. Il faudra attendre 1823 pour assister à l’implantation d’une nouvelle loge, toujours à Saint Louis d’ailleurs. Puis, une deuxième loge est créée à Dakar, le 4 septembre 1899.Le Sénégalais Biran DIABY, employé de commerce est le premier autochtone à intégrer une loge maçonnique, en 1882.

 

Une vingtaine d’années après, la maçonnerie commence son implantation dans les colonies françaises d’Afrique Equatoriale et Occidentale.

 

  • En 1904, il est projeté de créer une loge du Grand Orient De France à Libreville dénommée « Aurore du Gabon. Cette loge sera finalement constituée à Brazzaville en 1906 et prendra le titre de « Aurore du Congo ». 

  • En 1907, c’est au tour du Dahomey (ancien nom du Bénin) de connaitre la création d’une loge du Grand Orient De France implantée à Cotonou: la loge « Union et Concorde ».

  • Au cours de la même année 1907, c’est en Guinée que le Grand Orient De France crée à Conakry la loge « Les Pionniers du Niger ». Conakry connaitra la création d’une autre loge par la Grande Loge de France, en 1916 : « L’Etoile de Guinée ».

  • En 1930, le Grand Orient De France s’illustre encore une fois en créant une loge à Abidjan dénommée « Fraternité Africaine ».

  • Deux années après, en 1932, la même obédience ouvre une loge au Cameroun, à Douala portant le titre de « La Lumière du Cameroun ».

 

Les loges situées en Afrique Occidentale seront fermées par les autorités  de Vichy en 1940, pendant que celles implantées en Afrique Equatoriale seront toutes fermées en raison du départ au front de beaucoup de leurs membres pendant la deuxième guerre.

 

 

 

 

 

 

 

 

Après la guerre, beaucoup des loges ayant interrompu leurs activités les reprennent. D’autres sont créées et s’ajoutent à elles, à l’exemple de :

 

  • « Fraternité du Bénin » implantée à  Lomé (Togo) en 1953 ;

  • « Les amis réunis » implantée à Conakry (Guinée) en 1957 ;

  • « Vérité et Persévérance » implantée à Yaoundé (Cameroun) en 1958 ;

  • « La Croix du Sud » implantée à Dakar en 1960.

 

 

Il importe de noter une constance dans ce mouvement : l’absence de recrutement des Africains dans ces loges où ne figurent que des Européens, à quelques exceptions près.

Beaucoup de raisons sont avancées, notamment, et c’est paradoxal, la peur des idées nouvelles véhiculées par des intellectuels africains ayant effectué leurs études en France.

 

Fort heureusement, cette situation a connu des évolutions. De nombreux Africains sont en effet accueillis (et initiés) dans les loges en métropole. Ils  feront évoluer la franc-maçonnerie au retour dans leurs pays respectifs.

 

L’essor des obédiences nationales

Les obédiences nationales apparaissent après les indépendances, non sans mal en raison de la proclamation idéologique marxiste ou du choix politique du parti unique  de la plupart des  pays incompatible avec la franc-maçonnerie. C'est  ainsi que les loges de Conakry créée en 1957 est fermée en 1958 quand la seconde, implantée à Brazzaville le sera en 1967.

En Côte d’Ivoire, la franc-maçonnerie fut interdite en 1962 à la suite de la découverte d'un soi-disant complot ourdi par les francs-maçons ivoiriens ; ce qui amène leur emprisonnement et l’expulsion des francs-maçons français. La maçonnerie sera officiellement reconnue en 1970 et les loges sont autorisées à rouvrir dans ce pays en 1972. Elle ne fut pas inquiétée au Sénégal, au Cameroun, à Madagascar, au Togo ou au Gabon. 

 

En 2021, près d’une quarantaine d’obédiences nationales sont aujourd’hui répertoriées, toutes orientations maçonniques confondues. 

 

A côté de ces obédiences nationales, les grandes obédiences françaises possèdent encore aujourd’hui des loges dans un certain nombre de pays d’Afrique en dépit de leurs engagements à favoriser le développement d’obédiences nationales.

La Conférence des Puissances Maçonniques d’Afrique et de Madagascar (CPMAM) 

Initialement dénommée Conférence des Puissances Maçonniques d’Afrique (CPMAF), la Conférence des Puissances Maçonniques d’Afrique et de Madagascar (CPMAM)   est une organisation qui regroupe les obédiences africaines adogmatiques. Son siège est situé à Brazzaville.

 

Née en 1980 à Libreville (Gabon), elle comprend aujourd’hui 21 obédiences adogmatiques.

 

La présidence de la CPMAM est assurée à tour de rôle par le Grand Maître d’une des obédiences membres. Sa durée est de 2 ans.

 

Les « Rencontres Humanistes, Africaines et Malgaches » (REHFRAM) 

Elles constituent une activité annuelle organisée par la CPMAM, convoquée alternativement dans les différents pays des obédiences membres.

 

Ces rencontres qui se déroulent sur deux jours ont pour objectif de débattre d’un sujet social que les obédiences ont préparé dans l’intervalle d’une année. Les francs-maçons non-africains sont  cordialement invités à contribuer aux thèmes de réflexion proposés.

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La Grande Loge souveraine Dacia Cameroun

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Quelques termes maçonniques pour une meilleure compréhension

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De nombreuses personnalités, issus de secteurs d’activités  divers sont reconnus avoir été reçus francs-maçons. Ces domaines vont de la politique à la littérature en passant au domaine artistique. Ces hommes et femmes se sont illustrés chacun dans leur domaine respectif.

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Quelques francs-maçons illustres

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